Culture et traditions à l’île de Pâques
Découvrez l’histoire et la culture de l’île de Pâques
La culture de l’île de Pâques est fascinante, et elle contribue au mystère qui plane autour de cette ancienne civilisation pascuane.
L’île de Pâques est l’une des trois pointes de ce que les géographes appellent le Triangle Polynésien. Hawaï est la pointe Nord, la Nouvelle-Zélande en est la pointe Sud et l’île de Pâques la pointe extrême-orientale. Les cinq archipels de la Polynésie française sont situés à l’intérieur de ce triangle.
De mêmes consonances linguistiques, un même héritage culturel, un patrimoine commun, des rituels similaires. Les habitants de l’île de Pâques se disent Polynésiens.
Les origines de l’île de Pâques
Venus d’Asie en 1 800 av. J.-C., des navigateurs en pirogues à balanciers, partis explorer le Pacifique, auraient doucement mais sûrement, peuplé petit à petit les îles qu’ils découvraient sur leur passage. Au Ve siècle, ils auraient débarqué ici, apportant des plants de patates douces et de canne à sucre.
Très éloignée, l’île de Pâques fut un territoire conquis « tardivement » à l’échelle de l’Humanité, à peu près aux dates où démarrait en Europe le Moyen-Âge, et sans doute par des migrants venus des Marquises et de Hiva Oa notamment.
La singularité de l’île est reconnue par l’UNESCO au titre du Patrimoine mondial. Isolée du monde, ses habitants ont vécu en autarcie durant des centaines d’années, se constituant un patrimoine culturel unique, sans influence extérieure.
L’époque coloniale
Le 5 avril 1722 marque un tournant dans l’histoire de l’île. Ce dimanche est celui d’une fête chrétienne, Pâques. Le navigateur qui y débarque, perplexe devant les statues qu’il a découvertes dans sa longue-vue, est Jacob Roggeveen, Hollandais à la tête d’une expédition de trois bateaux de la Compagnie néerlandaise des Indes Occidentales.
Il dénombre entre 2000 et 3000 habitants sur lesquels il n’hésitera pas à ordonner de tirer. 13 Pascuans sont tués. Il quitte l’île au terme de 24 heures et la baptise logiquement, en ce jour de fête pascale : Paasch Eylandt.
James Cook y accoste rapidement en 1774. Jean-François de Galaup de La Pérouse atteint l’île le 9 avril 1786. C’est à son équipe d’officiers et de scientifiques que l’on doit les cartes de l’île dont les contours et le relief sont dessinés très précisément.
L’annexion par le Chili
L’île sera par la suite annexée par le Chili le 9 septembre 1888. 6 000 Pascuans auraient peuplé l’île dans les années 1300, moment où la civilisation atteignit son apogée… Le 12 décembre 1862, un millier d’entre eux, dont la famille royale et les sages capables de déchiffrer l’écriture rongo rongo, fut déporté pour servir d’esclaves dans les mines péruviennes de guano.
En 1877, seuls 111 autochtones subsistaient sur l’île.
Très peu de Pascuans (-10 %) descendent des autochtones ancestraux. Les métissages inter-îles (Samoa, Fidji, Tahiti, Marquises, Australes, Nouvelle-Zélande…) et inter-continents (Europe, Australie, Amérique du Sud) ont fortement brassé les communautés.
Les habitants de l’île de Pâques
Les Rapa Nui (ainsi se nomment les habitants de l’île) se disent Polynésiens, même si la juridiction légale dont ils dépendent est le Chili. Rapa est d’ailleurs le nom d’une île de l’archipel des Australes, en Polynésie française. Nui signifie grand. Rapa Nui peut donc se traduire par Grande Rapa.
Pour les Polynésiens, les frontières ne comptent pas. Rapa et Rapa Nui sont deux îles d’une même entité culturelle, avec des peuples « cousins », et qu’importe qu’ils soient sous législation française ou chilienne. Leurs liens communs et leurs cultures dépassent largement le cadre des drapeaux, des langues et des passeports.
Archéologie
De nombreux archéologues, linguistes, botanistes, biologistes, paléontologistes… chercheurs de tous profils et de toutes nationalités essaient de comprendre le déclin de la civilisation pascuane.
Deux thèses principales s’affrontent :
- Les rivalités entre les hommes, les clans « longues oreilles » et « courtes oreilles », auraient conduit à la construction de statues toujours plus hautes, plus énormes, plus grandes.
La déforestation aurait entraîné des combats violents entre Pascuans, pour la maîtrise du bois restant. Moins de forêts, moins d’arbres, donc moins d’humidité et de ressources en eau. Or l’eau, déjà rare, était le bien le plus précieux de l’île. Sans eau, les sols se sont appauvris, le gibier a disparu faute de cachettes… Une cascade de conséquences qui s’affalent comme des dominos. Cette hypothèse est plausible, mais les scientifiques sont divisés sur le type de causes (humaines ?) ayant engendré la situation.
- La seconde possibilité est que des modifications brutales du climat ont entraîné une sécheresse épouvantable et son corollaire, la famine. La disparition des arbres sur l’île daterait des années 1620, une hypothèse corroborée par l’étude de couches de pollens fossiles.
Environnement
Aujourd’hui, on sait que la pression humaine ne peut pas être infinie sur l’île. Ecologiquement, elle ne peut accepter qu’un nombre limité d’habitants, notamment du fait des ressources limitées en eau potable. Importés au XIXe siècle par des colons français, les moutons ont été chassés de l’île au XXe. Avec un climat aride, des vents terribles, des pluies diluviennes, l’île ne pouvait pas fournir de la nourriture aux milliers de moutons qui y vivaient. De nombreux programmes de reboisement de l’île ont permis de récupérer un peu de verdure, et des cocotiers venus de Tahiti ont ainsi été plantés.
Le rongo rongo
Le déchiffrement des 26 objets en bois, dont une tablette avec des séries de signes et de symboles a résisté à toutes les tentatives de décodage. Cette écriture pictographique s’appelle le rongo rongo. La tablette se lirait dans plusieurs sens, de bas en haut, de gauche à droite, en la retournant à la fin de chaque ligne. Vous pouvez acheter dans des boutiques de souvenirs des reproductions de cette écriture. Les originaux se trouvent dans différents musées répartis dans le monde entier (Honolulu, New York, Londres, Musée de l’Homme à Paris…).
La Fiesta
Les soirées peuvent être animées dans les bars de Hanga Roa, la capitale. Le pisco local (eau-de-vie à base de jus de raisin) est servi de plusieurs manières, avec des sodas sucrés ou amers. Boire un pisco sour est une tradition locale à laquelle il est difficile de résister.
Les Pascuans sont chaleureux, accueillants, conviviaux. Ils aiment chanter et faire la fête.