Les moai de l’île de Pâques
Le mystère des moai de Rapa Nui
Les moai de l’île de Pâques sont uniques au monde et constituent, à eux seuls, une bonne raison de séjourner à Rapa Nui. Il y a 887 moai recensés sur l’île. Ce sont des monolithes en pierre volcanique, basalte, trachyte ou tuf volcanique. Ils mesurent entre 2 mètres pour les plus petits, jusqu’à 20 mètres pour les plus hauts (80 tonnes).
La majorité des statues reposent encore dans les trois carrières d’extraction, en position couchée. La plus grande est celle de Rano Raraku avec 400 moai de toutes tailles. Il existe aussi de nombreux sites où, au cours de votre séjour à l’île de Pâques, vous pourrez admirer les moai debout. Les plus célèbres sont Ahu Tongariki présentant un alignement de 15 statues, et Ahu Akivi avec ses 7 moai tournant le dos à l’océan.
Tous les secrets des moai n’ont pas encore été percés. Les étapes de leur construction, jusqu’à leur déplacement sur les lieux de culte, génèrent encore des débats entre les archéologues. Nous vous proposons lors de votre voyage sur l’île que Pâque de tenter d’en découvrir les mystères.
Les statues des moai
Les tiki marquisiens, statues de pierre érigées en protection autour des maisons, deviennent ici des moai. Avec la même connotation protectrice, et le même type de rituels religieux.
Certaines statues portent une coiffe, le pukao, en tuf rouge. Leurs yeux étaient blancs, en corail, avec un iris rouge en tuf. Mais il ne subsiste plus qu’un seul moai qui possède encore ses yeux (site de Tahai).
Les moai présentent d’importantes différences de formes et de dimensions. Les plus anciens sont les plus petits, avec des têtes et des yeux ronds. Les plus récents ont des figures allongées avec des doigts soigneusement sculptés, des narines, de longues oreilles, ainsi que d’autres traits physionomiques, représentatifs de la société d’alors, plus que des dieux sortis de l’imagination collective.
La particularité des statues est qu’elles sont dressées sur des autels de pierre eux aussi, appelés ahu. 99 % des statues regardent vers les maisons, tournant donc le dos à la mer.
Seul le sublime Ahu Akivi, avec ses 7 moai alignés face à l’océan, rompt la tradition. Ils représenteraient les sept éclaireurs venus autrefois chercher de nouvelles terres. Regardant vers l’Océan, ils feraient face à leurs racines, ces îles éloignées d’où ils seraient originaires, avant d’y avoir été suivis par leurs semblables.
La société pascuane était de type clanique. Chaque clan « mata » régnait sur une partie de l’île. On pense qu’il y avait environ 10 clans. Chaque clan construisait ses propres moai, on en a ainsi recensé 887 sur l’île.
La majorité des statues repose encore dans les trois carrières d’extraction, en position couchée.
Du fait de la lourdeur des statues, peu de moai ont quitté l’île. Mais le 7 novembre 1868, la statue la plus vénérée, Hoa Hakananai’a « La briseuse de vagues » a pris la mer sur le bateau britannique HMS Topaze. Elle est visible au British Museum de Londres.
La carrière de Rano Raraku
Située à l’Est de l’île, à flanc de volcan, la carrière de Rano raraku est sans conteste le site le plus emblématique de l’île. Composée de cendres volcaniques compactées et de petits morceaux de basalte, la roche de est malléable, idéale à travailler. Logique donc que la plupart des mégalithes aient été façonnés dans cette carrière.
Les moai étaient entièrement réalisés sur place, taillés, et sculptés dans la carrière. Chaque détail achevé, ils étaient tirés à l’aide de cordages et déplacés cahin-caha, en tirant de gauche à droite. La civilisation rapanui n’avait pas imaginé le principe de la roue.
D’après des estimations scientifiques, il aurait fallu un an et 30 hommes pour sculpter le moai Te Paro (12 mètres), 2 mois et 90 hommes pour le déplacer à 6 kilomètres de son lieu de sculpture, et 5 mois et 90 hommes pour l’ériger sur sa plate-forme.
La légende voudrait que les moai aient marché seuls, grâce au mana, mot qui désigne la force des esprits, vers leurs autels…
Ce qu’on voit à Rano Raraku : 400 moai de toutes tailles, couchés, dressés ou à demi érigés, dont parfois le bas du corps est encastré dans l’herbe. Certains sont sur le sol, dans des excavations, ce qui permet de voir le travail inachevé des sculpteurs… d’il y a 500 ans !
Rano Raraku est tapissé d’un lac très particulier où poussent les mêmes plantes aquatiques, les scirpes dites « totora » (Schoenoplectus californicus) que dans le lac Titicaca (Bolivie-Pérou).
Autres sites pour admirer les moai
Ahu Tongariki. C’est l’alignement de moai le plus important de l’île. 15 moai se dressent sur un ahu qui mesure 150 mètres de long pour 4 mètres de hauteur. Cet ahu se trouve au pied du Rano Raraku. Renversées par un tsunami en 1960, les statues ont pu être restaurées grâce à la générosité d’un mécène japonais.
La carrière du volcan Puna Pau. C’est sur ce site qu’étaient fabriqués les chapeaux des statues. Ce tuf volcanique est une roche rouge qui contraste avec le noir de Rano Raraku.