Culture et traditions au Vanuatu
Découvrez l’histoire et la culture du Vanuatu
La culture du Vanuatu est fortement marquée par les origines mélanésiennes de l’immense majorité des habitants. Avec l’évolution contemporaine, les populations locales ont souhaité préserver leur héritage. Certaines tribus ont même souhaité faire machine arrière et ont refusé le développement. Le mode de vie ancestral est encore largement celui qui domine dès que l’on sort des grandes îles développées que sont Efate et Espiritu Santo. La tradition mélanésienne est essentielle. Ce mode de vie tourne autour du village, de la famille, de l’agriculture de subsistance. Cette culture est transmise de génération en génération.
L’histoire du Vanuatu est fascinante, le pays a connu des vagues de peuplement en provenance d’Asie, puis de Polynésie. Puis les explorateurs Européens sont arrivés, et cela a créé une curieuse gestion coloniale par deux pays très opposés, la France et le Royaume-Uni. La Seconde Guerre mondiale aura également laissé des traces au Vanuatu.
Les origines du Vanuatu
Le Vanuatu fut peuplé par les tribus mélanésiennes en provenance d’Asie via la Nouvelle-Guinée et les Iles Salomon. On a trouvé des traces de populations Lapita datées d’environ 1 400 avant notre ère, près de Santo, puis à Teouma, à côté de Port Vila. Les Mélanésiens ont été tranquilles pendant de nombreuses années jusqu’aux expéditions polynésiennes entre les XIe et XVe siècles. Ils se sont peu établis au Vanuatu, sauf à l’extrême Nord de l’archipel, dans les iles de Banks et Torres, proches des Iles Salomon, où l’on peut rencontrer de fortes traces de gênes polynésiens.
L’époque coloniale
C’est en 1606 que le navigateur Pedro de Quiros découvrit Santo et tenta, en vain, d’établir une colonie portugaise sur l’île. Le français Louis Antoine de Bougainville passe une semaine à Santo en 1767, après avoir visité Tahiti. Celui qui donna le nom de Nouvelles-Hébrides au pays fut l’anglais James Cook, il cartographia l’archipel en 1774. Il faut également mentionner Jean-François de Lapérouse, qui traversa l’archipel en 1788 avec son bateau l’Astrolabe, avant de disparaître aux îles Salomon. Ce n’est qu’en 1826 qu’on découvrit l’épave à Vanikoro.
Au début du XVIIe siècle, le commerce du bois de santal et de la bêche-de-mer (concombre de mer) battait son plein dans l’archipel, en échange de pièces de métal, cigarettes ou alcool.
Les Anglais et Français furent présents sur les îles dès le milieu du XVIIIe siècle, mais avec l’existence du cannibalisme ils ne restaient parfois que peu de temps… Les missionnaires firent donc peu à peu disparaître, quasiment totalement, le cannibalisme. Chaque île avait son église, anglophone d’un côté, et francophone de l’autre. Cette situation était déjà assez unique à l’époque. Les Anglais, très occupés par ailleurs, se sont fait dépasser par les Français qui acquirent de plus en plus de terres et développèrent notamment la culture des cocotiers pour le coprah.
En 1906, les deux pays décidèrent de signer un accord de double gestion, et ce fut la création du Condominium des Nouvelles-Hébrides.
Le développement au XXe siècle
Cette double culture marque très fortement le visage du Vanuatu. Le XXe siècle fut marqué par la Seconde Guerre mondiale. En 1942, Efate et Santo devinrent des bases avancées des alliés dans le Pacifique, pour se protéger des Japonais, engagés dans la bataille aux Iles Salomon au Nord. La vie tranquille des planteurs reprit son cours après la guerre, jusqu’aux premières manifestations en faveur de l’indépendance, conduites par le Père Walter Lini en 1971. Celle-ci intervint officiellement le 30 juillet 1980, après quelques velléités sécessionnistes à Santo dans le Nord. Le pays se dota d’une constitution, d’un parlement composé de 52 membres, et le Vanuatu est de nos jours une république parlementaire indépendante.
Les habitants du Vanuatu
Avec une immense variété de peuples qui s’installèrent au Vanuatu, on trouve un mélange de croyances, et de traditions. Par exemple, on y parle 120 langues différentes, ce qui est assez impressionnant. Les habitants, entre eux, parlent souvent le bichlamar ou bislama, sorte de créole anglais-français, le français et l’anglais étant aussi des langues officielles. 98,5 % de la population est mélanésienne ou polynésienne. Timides et réservés, les Ni-Vanuatu accordent une grande importance aux coutumes. La population est d’environ 234 000 habitants.
Les traditions au Vanuatu
La culture mélanésienne est encore très vivace au Vanuatu. Les grandes villes sont modernes, développées, et assez cosmopolites. Ainsi, sur les îles d’Efate et Espiritu Santo, la population est plus mixte, et le mode de vie moins traditionnel. Dès que vous sortez des villes, les îles n’ont généralement pas de routes, on parle de pistes, et la culture du village est encore très présente. Le chef du village a un rôle prépondérant. Les manifestations les plus intéressantes de cette culture mélanésienne sont visibles à Tanna, Malekula et Pentecost.
Le nakamal tient une grande place dans le village, c’est l’endroit où les hommes, une fois leur travail terminé, se retrouvent en fin de journée. Ils y boivent du kava et discutent des affaires du village, c’est notamment le lieu où le chef du village rend jugement. Son nom signifie d’ailleurs lieu de paix. Le nakamal est interdit aux femmes et aux enfants. On le retrouve sous forme de construction, mais cela peut tout simplement être sous un arbre. Les Ni-Vanuatu font passer leurs croyances à travers la danse, masques et statues, chants et légendes. 83 % d’entre eux sont chrétiens. Beaucoup de fêtes religieuses sont célébrées lors de naissance, mariage, décès et circoncision.